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23 juillet 2006

jeudi 12 mai 2005

On est tous autour du feu, du bon coté cette foi, parce que la fumée se dirige vers l’ouest, alors on s’est mis à l’opposé. Comme ça, quand les autres arriveront, avec leur courage, leur armes et leurs cris, ce sera de face, pas par derrière. Un coup de couteau dans le dos, ça fait toujours plus mal, on souffre plus longtemps.

On est tous prêts, on ne parle pas. Chacun affûte ses armes, sauf moi, moi, j’en ai assez de cette guerre. Je ne sais même plus dans quel pays je suis, je ne me souviens plus de mon nom, de celui de mon père de ma mère de mes frères. Je me souviens seulement d’un nombre : 12.

12 ans que je suis là, douze ans que je me bats toutes les nuits comme un chien pour sauver ma peau, 12 ans que ces salopards d’occidentaux regardent nos combats le soir sur la chaîne des informations  lassés de voir toujours les mêmes images de sang

On m’a envoyé au combat quand j’avais 8 ans, pour rien, comme ça, on m’a donné un couteau et on m’a dit « maintenant ce couteau, tu le garde et tu le plante dans le ventre des mecs en uniforme rouge » moi j’avais un uniforme vert. C’est tout. Et puis on m’a laissé seul, avec mon uniforme vert, mon couteau et ma boule dans le ventre qui me ronge et qui m’a rongé pendant 12 années.

On est devenu des bêtes, à se planter des couteaux dans le ventre, sans jamais vraiment savoir pourquoi.

Quand on en tue un, on récupère son couteau. Il y en a un, dans les rouges, qui a 1473couteaux, il paraît qu’il a même buté des mecs de son clan pour agrandir sa collection. Moi je n’en ai qu’un. Un seul couteau, depuis 12 ans, je n’ai jamais tué personne. Parfois, un coup de couteau dans le bras ou la cuisse, pour me défendre.

Donc on est la, autour du feu, on attend les autres. La lumière nous ébloui. Même s’ils arrivent par devant, on ne les verra pas. Eux, par contre, nous verront très bien. On est en position idéale pour se faire tuer, on a aucune chance de survivre ; Mais je ne dis rien, de toute façon on ne se parle jamais, on attaque à l’instinct. Le truc, c’est de ne jamais resté seul, de toujours être en bande. Et quand tous ceux de ta bande se sont fait buter, tu t’incruste ailleurs. Et puis de toute façon, même si je disais quelque chose, ça ne servirait à rien, ils sont beaucoup trop proche maintenant, j’entends déjà les lames de leur couteau qui s’affolent dans leurs poches.

Des cris. Ils arrivent en courant, les bras levés, ils sont ridicules, on dirait des singes avec leur barbe, leur peau sale et leurs uniformes rouges plein de crasse. L’homme au 1473 couteaux et parmis eux.

Les gosses se font égorger les premiers ; et puis, je me lève, je regarde l’homme aux 1473 couteaux, il me sourit, s’approche de moi et… me rend ma liberté

Ca fera 1474 maintenant

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